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Les dessous

Les dessous

À mesure que j’avance, vous verrez où je glane mes idées.
Écrire un roman relève de l’imagination.
Bien que je tente d’être fidèle aux éléments et personnages historiques, je m’accorde quand même certaines libertés!

Au début du Tome 3, nous retrouvons Charles-Guillaume Le Normant-d’Étiolles dit Poisson en octobre sur le port de Québec. Comme il ne peut rester longtemps dehors, il trouve abri au Cyprin Doré, un cabaret qu’il a fréquenté avec ses «frères de bouteille» français. L’enseigne que voici est un exemple de celles qu’étaient tenus d’installer, par la loi, ces commerçants au XVIIIe siècle.

Enseigne de cabaret, tôle peinte, XVIIe – XVIIIe siècle
Source: Musée Stewart 1975.33.1
https://ville.montreal.qc.ca/memoiresdesmontrealais/files/enseigne-de-cabaret

  Je n’ai pas baptisé l’établissement de façon anodine. Je vous disais dans mon premier blogue que Jeanne-Antoinette se faufilait partout, dans mes romans.   Les poissons rouges, d’une grande rareté en Europe, firent leur entrée à la cour de Louis XV. Madame de Pompadour les fit importer de Chine pour le plaisir de son royal amant. Très attachée à ses précieux petits cyprins dorés, que lui offrait la Compagnie des Indes (à noter : la Compagnie des Indes fit l’acquisition du Château Ramezay de Montréal en 1745), elle contribua beaucoup à leur notoriété.On lui attribue l’engouement de Versailles pour ces jolis poissons. Peut-être se moquait-elles secrètement des nobles, elle qui était née bourgeoise, affligée du patronyme de Poisson?

Voilà pourquoi j’ai choisi que le cabaret de Jacquot Bourdeau s’annonçe par un poisson rouge, peint sur son enseigne.

Pour Charles-Guillaume, le trajet à pied est court entre les quais de Québec et la rue du Sault-au-Matelot. À l’intersection de la Côte-de-la-Montagne, il trouve le Cyprin Doré. Cette photo d’aujourd’hui plante le décor, avec sa maison de pierre et son enseigne du même type que celle du cabaret de Jacquot.

Dans le roman, la délicieuse Margot, fille du patron, sert à Charles-Guillaume un plat réconfortant: une fricassée de tourte aux champignons.

Tous les Québécois savent que la tourte, ce volatile apparenté au pigeon ou à la tourterelle, a été chassée jusqu’à l’extinction. Contrairement à la croyance populaire, la tourte n’a pas donné son nom à un pâté à la viande (qu’on aurait farci de tourte, sous le Régime français). La tourtière était plutôt le plat dans lequel on cuisait ce mets. Il y a donc eu transfert de sens et aujourd’hui, la tourtière désigne bel et bien un pâté à la viande!

Tiré de: Jean-Marie-Francoeur,  Genèse de la cuisine québécoise, Fides, 2011, p.459 Peu importe, la tourtière, telle qu’on la prépare au Québec demeure, encore et toujours un mets qu’on aime, surtout durant le Temps des Fêtes. Pour nourrir ma tribu, il m’arrive de faire une corvée de tourtières dans ma cuisine. Pas toute seule, je vous rassure!

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