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Liées Par Le Sang

Liées Par Le Sang

Alors qu’il vient de vivre le terrible affrontement de l’Île-aux-Noix, Charles-Guillaume n’a qu’une envie: voir son confesseur. Au cours des derniers mois, Jean-Eudes de la Chaudière est devenu bien plus que celui à qui il demande l’absolution. Pour le lieutenant d’Étilolles dit Poisson, le Sulpicien est désormais un confident, un ami, un soutien moral. Aujourd’hui, le prêtre de Saint-Sulpice ferait office de thérapeute auprès de ce jeune militaire aux prises avec les traumatismes qu’engendre toute guerre, fût-elle moderne ou ancienne.

Pour apaiser le jeune homme en crise, l’homme d’Église lui ouvre les bras, l’enveloppant dans les plis généreux de son aube blanche. Les prêtres, les officiants et leurs assistants revêtent l’aube pour les célébrations liturgiques en signe de leur insertion, par les rites sacrés, dans la vie même de Dieu qu’exerce la liturgie. Le blanc, c’est la couleur de la liturgie éternelle, l’évocation, par la candeur, de l’incandescence de la Gloire divine. (Source: https://liturgie.catholique.fr/lexique/aube/) Monsieur de la Chaudière est ainsi vêtu, car il s’apprêtait à se rendre au chevet d’un mourant, quand Charles-Guillaume le retrouve à la sacristie de l’église Notre-Dame.

Sur le tableau le représentant, le fondateur de la Compagnie de Saint-Sulpice porte une très belle aube.

 

 

Portrait posthume de Jean-Jacques Olier (1608-1657), fondateur de la… (Image fournie par le Séminaire de Saint-Sulpice à Montréal) – image 2.0
IMAGE FOURNIE PAR LE SÉMINAIRE DE SAINT-SULPICE À MONTRÉAL

Sur les photos apparaît une aube datant du XVIIIe siècle. Conservée en réserve par l’Univers culturel de Saint-Sulpice, j’ai eu la chance de voir ce précieux vêtement liturgique. Maintes fois reprisée, possiblement par les soins experts de religieuses, il m’a semblé conserver dans ses fibres même le souvenir de l’Église de cette époque. Par-delà les ans, la finesse du plissé et la délicatesse de la dentelle subsistent, évoquant le rituel catholique d’un autre temps, celui qu’aurait pu connaître mon héros.

 

 


Source: photos de l’auteure

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