Source: photo de l’auteure
Lou, mon héroïne contemporaine, et Charles-Guillaume, mon héros historique, fréquentent tous deux le Séminaire de Saint-Sulpice. Cet édifice du Vieux-Montréal, sorti de terre en 1684, présente la particularité de n’avoir jamais changé de vocation, ni de propriétaires. Certains meubles du XVIIIe siècle y sont toujours. C’est le cas de la commode aux mains d’hommes. Quand je l’ai vu, ce meuble m’a fait forte impression, en raison de son piétement si particulier. Je n’ai jamais oublié ces mains crispées, comme dans un spasme d’agonie. Voilà pourquoi j’ai voulu que mes deux personnages voient eux aussi ce troublant travail d’ébénisterie.
D’abord attribué à Monseigneur de Pontbriand, sixième évêque de Québec, il a par la suite été établi que ce n’était pas le cas. Il est cependant vrai que le prélat avait emporté avec lui plusieurs de ses meubles, quand il a fui Québec en 1759, à la suite de la prise de la ville par les Anglais. Il a trouvé refuge à Montréal, chez les Sulpiciens, où il est décédé le 8 juin 1760. Aux fins de ma fiction, j’ai maintenu cette attribution car elle servait mon propos; que mes deux protagonistes posent les yeux sur cet élément de mobilier, qu’à plus de deux cents ans d’écart, ils voient la même chose.
Remerciements pour les autres photos: David Émond, assistant archiviste, Univers culturel de Saint-Sulpice.